Partenariat ÉCHANGES - GDR Mémoire

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Le GDR Mémoire est un grand réseau collaboratif et transdisciplinaire. Son objectif est de fédérer les chercheuses et chercheurs de différentes disciplines étudiant la mémoire.

Il a été créé en 2018 par le CNRS et il est soutenu par deux départements : L’institut des sciences biologiques INSB et l’institut des sciences humaines et sociales INSHS.

Le réseau comprend aujourd’hui une centaine d’équipes (600 chercheurs et 300 étudiants) et regroupe une large palette de disciplines : Philosophie, Psychologie, Neurosciences, Sciences Sociales, Sciences politiques, Histoire,… Nadine Ravel (Centre de recherche en Neurosciences de Lyon) et Céline Souchay (Laboratoire de Psychologie et Neurocognition de Grenoble) en assurent la coordination. Le réseau a constitué un comité de pilotage qui discute des actions à mener et les met en œuvre.

Sur le plan thématique, le GDR est organisé en 3 axes principaux et 2 axes transversaux de recherche. Le GDR Mémoire a établi en 2019 un partenariat avec l’observatoire B2V des mémoires.

CNRS
GDR AXES

Axe Mémoire, individu et Société

Équipe “Culture-conflit-mémoires transnationales (France-Allemagne-Europe centrale et orientale)”

La mémoire se transforme. Cela est dû pour partie aux changement des politiques mémorielles dans leur contexte historique, et par conséquent aux modifications de la mémoire individuelle/communicationnelle et de la mémoire collective/culturelle (cf Mauriche Halbachs et Jan et Aleida Assmann). Un exemple particulièrement marquant en est la réunification allemande et le traitement de l’histoire dans l’est de l’Allemagne après 1990. Un autre exemple a été étudié par la doctorante Isabell Scheele (soutenance de thèse en novembre 2017) : la mémoire de la colonisation allemande du Togo est aujourd’hui nettement plus positive que les faits historiques ne l’ont été en réalité.

Un troisième cas est représenté par le changement, cette fois dans la mémoire individuelle des survivants de l’Holocauste, changement qui ne peut se comprendre qu’en se référant aux politiques mémorielles collectives (cf Ulrike Jureit).

Ces changements sont particulièrement, mais non exclusivement importants pour le domaine de ce qu’on appelle Oral History et sont l’objet de l’analyse de spécialistes des sciences de la culture, des historiens et des psychologues. Dans ce contexte, il est important de souligner que les théories originelles de Maurice Halbwachs concernant la « mémoire collective » qui ont entre autres formé la base des « lieux de mémoire » de Pierre Nora ont été construites en se démarquant nettement de la psychanalyse en général et des théories freudiennes en particulier.

En partant de ces observations, un autre champ de recherche serait les transformations que connaît l’élaboration du « sentiment national » se référant à l’histoire, actuellement en plein essor au niveau mondial (voir Levy Sznaider 2001). Les politiques mémorielles actuelles se différencient nettement de celles qui ont pu avoir cours par le passé (Leggewie 2008 u. 2009). L’exemple de la République Fédérale d’Allemagne montre que le récit héroïque triomphal a largement fait place à la reconnaissance de la faute historique de la nation. Or, cet exemple montre qu’un récit de la culpabilité peut manifester une efficacité dans la constitution de l’identité nationale, dans la mesure où la mise en scène de la reconnaissance de la culpabilité produit l’image de l’intégrité morale. La stigmatisation de sa propre nation, souvent accompagnée de discours dans lesquels la nation apparaît elle-même comme victime peut par conséquent être interprétée comme tentative de « fermeture néonationale au moyen des politiques mémorielles » ((Soeffner 2005, Zifonun 2004a).

Les deux perspectives esquissées ici semblent particulièrement pertinentes dans la perspective de la réconciliation franco-allemande après 1945. Le contexte des relations franco-allemandes, mais aussi germano-allemandes, est ici loin de jouer un rôle négligeable.

Membres de l’équipe 

Nicole Colin, PU – nicole.colin-umlauf@univ-amu.fr

Catherine Teissier, MCF – catherine.teissier@univ-amu.fr