La pandémie ouvre un nouveau cycle d’images de corps troublantes, dérangeantes : des corps entravés, fantômatiques, isolés, sans défense, démunis, repliés sur eux-mêmes, fragilisés par une morbidité accrue, comme désincarnés.
La pandémie a révélé l’importance de certaines inégalités et tensions sociales, mais elle a aussi reconfiguré les liens sociaux et tissé de nouvelles solidarités. Pour les sociétés globales de l’avenir, des réajustements philosophiques s’avèrent nécessaires pour poser différemment les questions du bien commun global, des droits de l’homme et des politiques de solidarité à la lumière des événements actuels. En outre, du fait de la maladie et des effets conjugués de l’injonction au contrôle des corps et à la productivité, la pandémie ouvre de nouveaux mondes d’images et d’expérience de la corporéité, dont les effets esthétiques et affectifs doivent faire l’objet d’une réflexion profonde. Partant de ce constat, cet atelier se propose d’examiner les enjeux politiques de la corporéité.