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Le beau sexe et la laideur

Conférence avec la sociologue, Claudine Sagaert.

Claudine Sagaert est enseignante-chercheuse au laboratoire BABEL (Toulon), spécialiste des représentations du corps (philosophie, anthropologie, sociologie) et plus particulièrement de la beauté et de la laideur dans leurs rapports politiques, sociaux, culturels et artistiques.

Sujet de la communication :

Si de nombreux ouvrages en sciences humaines et sociales ont été dédiés à la beauté, la laideur, sa sœur par antonyme, n’a eu pas ce prestige. Rares sont les études qui lui ont été consacrées. Pourtant, si la laideur a été jetée à la marge des études scientifiques cela ne remet nullement en question son implication au sein de la condition humaine. La laideur collabore à l’écriture de toutes les partitions sur les difficultés existentielles, le vieillissement, la souffrance, l’exclusion ou la maladie sont les refrains qu’elle compose le mieux.

La laideur a une histoire et sa généalogie concerne aussi bien l’être féminin que l’être masculin. Pourtant dans les textes philosophiques, médicaux, sociologiques et littéraires il est plus souvent fait référence à la laideur féminine. Cette dimension asymétrique entre la laideur de l’homme et celle de la femme se devait d’être relevée d’autant que dès le XVIe siècle, la femme a incarné le beau sexe.

Cette intervention visera à défendre qu’au-delà d’une simple surface inesthétique, l’histoire de la laideur n’a pas été étrangère à la circulation du pouvoir.  Si la beauté féminine a bien souvent été associée à la docilité, la laideur pour sa part a été utilisée comme un outil de stigmatisation redoutable envers celles qui y contrevenaient. Vieille fille, sorcière, intellectuelle et féministe, toutes ont eu à subir ce type de traitement. Ainsi, la laideur physique s’est immiscée dans les rapports sociaux, politiques, religieux et économiques, et s’est dotée de dimensions négatives extra esthétiques. Affublée de toutes les tares, la laideur féminine a été associée au mal, à la dégénérescence, à l’inaptitude rendant le sujet condamnable. C’est dans la fabrication de ce cadre que le délit de laideur a pu être justifié et qu’exclusion, sanction et indignité ont été perpétrées.

Sélection parmi ses récents ouvrages :

  • Histoire de la laideur féminine, préface de David Le Breton, postface de Georges Vigarello, Editions Imago, 2015.
  • Normes et Transgressions, Emmeline Gros, Claudine Sagaert (dir.),  Université de Toulon U.F.R. Lettres Laboratoire Babel Collection “Transverses”, 2017.
  • Le Beau sexe et la laideur in La Psychologie des beaux et des moches, sous la direction de Jean-François Marmion, Paris Ed. Sciences Humaines, 2020.

Date(s)

Du 
21 mai 2021
 au 
21 mai 2021

Organisateur(s)

Adresse

14 heures, en direct sur zoom. Lien sur simple demande auprès de l'orgsanisatrice

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