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L'image trompeuse

Depuis les débuts de la modernité, l’art n’a cessé de complexifier son lien au réel et à son statut de vérité, renonçant à la mimesis au profit de la recréation, à l’aura au profit de la reproduction, obéissant à une logique de totalisation dans le cinéma ou à une logique de fragmentation dans la photographie ou la télévision, puis se détournant de la reproduction pour mettre en avant la liberté artistique, jusqu’à recourir notamment à des procédés de falsification ou de « fabrication » d’une vérité « autre » artificielle, troublante, fascinante et potentiellement bouleversante. On peut percevoir l’image comme trompeuse par définition, mais c’est surtout par l’effet qu’elle produit que l’image peut aussi se révéler un leurre ou une illusion. La fascination contemporaine pour l’artifice et le visuel dans la culture du clone et dans le monde artificiel de notre « société du spectacle » entraîne bien sûr un trouble de la perception, notamment lorsque les artistes entretiennent l’ambiguïté entre original et copie, réalité ou faux-semblant, voire quand les images tendent à se substituer à la réalité. La falsification résulte plus spécifiquement de pratiques qui recourent au faux-semblant, choisissant le faux afin d’atteindre une forme de vérité en dévoilant la part de mise de scène et de manipulation des images médiatiques qui visent à produire un « effet de réel ».

Objet mouvant, insaisissable, à la croisée du visible et de l’intelligible, l’image reste donc plus que jamais un défi pour la pensée.

Sous la direction de

Année

2016

Editeur

Presses Universitaires de Provence

Codification AERES

DO

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